Propos de l’Ambassadeur des Etats-Unis Kenneth Merten

  • Posted by: AmCham Haiti
  • Category: News

Fête de Fin d’Année organisée par la Amcham

Résidence de l’Ambassadeur

Vendredi 9 décembre 2011

 

Monsieur le Ministre, Président du Amcham, Mesdames et Messieurs,  Chers amis, C’est un plaisir de vous accueillir en ma résidence ce soir.

Les Amchams à travers le monde sont des organisations importantes qui fomentent le commerce et des entreprises de marché libre.  Ici en Haiti, l’Amcham a, depuis ses débuts en 1980, toujours soutenu avec succès les marchés privés, les investissements et l’échange commercial entre Haiti et les Etats-Unis, et tout ceci dans un cadre de responsabilité sociale et d’éthiques.

Comme bon nombre d’entre vous le savent, c’est mon troisième affectation en Haiti, et j’ai vu grandir l’Amcham depuis mon premier tour ici, durant lequel j’ai servi à titre de vice-consul à Port-au-Prince en 1988.  Durant mon dernier séjour ici, en tant que conseiller aux affaires économiques, j’ai vu le rôle crucial que l’Amcham a joué quand le gouvernement Préval commençait les premières privatisations en Haiti, lesquelles ont conduit à la privatisation de la Minoterie d’Haiti et plus tard, de la Cimenterie.  Je connais très bien les capacités de la Amcham à aider à apporter le changement que les Haïtiens désirent et dont Haiti a besoin.

La semaine écoulée, entre le forum d’investissement, avec les nombreuses annonces comme celles de Marriott et Nestlé, et la pose de première pierre du parc industriel a Caracol, était une semaine fructueuse et il semble que le moment encourage à entreprendre des affaires en Haiti.

J’étais chanceux de pouvoir représenter le gouvernement américain à la cérémonie de lancement de la construction du Parc Industriel à Caracol.   Le gouvernement américain investit plus de cent vingt quatre millions (124.000.000) de dollars dans la région Nord du pays pour fournir de l’électricité, construire des maisons, réhabiliter les infrastructures portuaires, et renforcer le système de santé.  Ce projet va créer 20.000 postes de travail.  Ces activités entrent dans le cadre du ferme engagement du gouvernement américain envers Haïti, envers son peuple et le gouvernement, et nous allons continuer notre travail en vue d’appuyer la vision du gouvernement haïtien pour l’avenir, axée sur nos secteurs prioritaires dont l’agriculture, la gouvernance et l’Etat de droit, la santé publique, et les  infrastructures.  Ces investissements vont aider Haïti à poser la base pour le développement futur.

Bien sûr Haïti a besoin davantage de l’aide au  développement.  Mais le vrai changement transformateur en Haïti ne peut s’obtenir qu’à travers beaucoup plus d’investissements du secteur privé.

L’investissement est la véritable clé pour rendre le PEUPLE haïtien plus prospère, ce qui permettra à la NATION haïtienne en retour, d’être plus indépendante et souveraine.  Les investissements créent les emplois dont Haiti a tellement besoin, et quand les gens trouvent de l’emploi, ils ont la dignité qui en découle puisqu’ils sont en mesure de subvenir aux besoins de leurs familles et détiennent la liberté de pouvoir faire leurs propres choix.

Mais les investissements profitent non seulement au peuple haïtien, mais également à l’État haïtien en lui permettant de générer des revenus à partir des taxes perçues.   Ces revenus peuvent servir à financer de meilleurs écoles et hôpitaux, un système de transport moderne, et plus de policiers mieux équipés pour assurer la sécurité dans les rues en Haiti.  Je comprends que certains Haïtiens se plaignent que Haiti soit comme on l’appelle «La république des ONGs», et que d’autres également appellent au départ de la MINUSTAH.

Bien que je comprends les sentiments exprimés, soyons clairs sur un point : Pour que Haiti soit vraiment en mesure de prendre sa destinée en mains, pour que l’Etat haïtien soit en mesure d’assumer ses responsabilités envers le peuple haïtien, l’Etat doit avoir l’argent pour payer pour une plus grande force de police ou prendre en charge les services sociaux qui sont actuellement fournis par les ONGs et les Nations-Unies.  Il n’y a pas d’autre moyen.

L’investissements de la compagnie Sae-A, et Mariott, entre autres sont une victoire pour Haiti, mais Haiti a besoin de plus de victoires.  Je dis « victoire » parce que Haiti est en compétition avec des pays du monde entier qui tout comme lui cherchent à créer des emplois pour leur peuple.  Et les investisseurs n’ont pas seulement le choix entre Haïti et la République Dominicaine; Haïti est en compétition avec des pays comme la Chine, le Vietnam, le Bangladesh, le Nicaragua, et bien d’autres encore.

Beaucoup de ces pays ont été bien plus efficaces qu’Haïti au cours des 20 dernières années dans leur stratégie à attirer les investissements et entreprendre des réformes essentielles qui rendent plus faciles à entreprendre des affaires.

J’applaudis l’initiative prise par le Président Martelly avec le Conseil Consultatif Présidentiel pour le  Développement Economique et l’Investissement. Cela permettra de maintenir les gens concentrées sur les opportunités qui existent ici.  La prochaine étape doit être de respecter les promesses faites pour le renforcement du Centre de Facilitation des Investissements (CFI), et s’assurer qu’il suit et facilite agressivement les investissements.  Le peuple haïtien ne peut pas se permettre de perdre les opportunités d’offrir de bons emplois au bénéfice d’autres pays.

 

Les lois pouvant faciliter de démarrer une entreprise, d’obtenir des permis de construction, et de sécuriser les titres de propriété légaux, doivent être soumises au Parlement pour être votées comme des priorités. Je sais que le président Martelly et son gouvernement comprennent ce besoin, et j’espère qu’ils vont réussir à ouvrir Haïti véritablement aux affaires.

Mes collègues à l’ambassade et moi recevons régulièrement des compagnies qui cherchent à démarrer des opérations en Haïti.  Je sais que vous aussi vous en connaissez d’autres également.  Nous faisons tout notre possible pour les encourager et continuerons à le faire.  Toutefois, ce n’est pas toujours quelque chose de facile à vendre – L’année dernière, Haïti est tombée à la cent soixant quatorzieme  place dans le rapport Doing Business de la Banque Mondiale.  Cependant, c’est un domaine dans lequel Haïti peut s’aider elle-même – et rapidement – pour améliorer la vie du peuple haïtien.

Je suis optimiste quant à l’avenir d’Haïti.  Les Haïtiens veulent travailler et ils travaillent bien quand ils en ont l’opportunité.  Créer un climat qui encourage l’investissement et qui permet à de nouvelles entreprises de s’implémenter rapidement peut transformer ce pays.  Je salue les efforts du gouvernement visant à attirer des investissements et créer des emplois en Haïti le plus vite que possible.

L’Amcham compte aujourd’hui environ quatre-vingt membres, et je suis impatient d’arriver à ce jour où elle en comptera environ huit cent (800).  Il se peut que ce soit bien loin, ou dans un avenir proche, mais la voie vers cette destination est claire pour chacun.

Merci beaucoup.  Vive Haiti et vive la cooperation Haitiano-americaine.