La présidente de l’AmCham et PDG de Port Lafito S.A. & Lafito Industrial Free Zone S.A, Andress Appolon, plaide en faveur de partenariats stratégiques avec le secteur privé haïtien, résilient, opérationnel, en dépit des capacités réduites à cause de l’insécurité, maintenant encore des emplois dans l’économie haïtienne, lors d’un cocktail réunissant des officiels américains, des élus du Congrès américains, des investisseurs coréens, dominicains, des diplomates étrangers, à l’ambassade d’Haïti, à Washington, dans le cadre des efforts pour le renouvellement de la loi Hope/Help, mercredi 10 septembre 2025.
«[…] Ne vous y trompez pas : la reprise économique et la sécurité nationale sont les deux faces d’une même médaille. L’une ne va pas sans l’autre. Le secteur privé haïtien doit être considéré non seulement comme un bénéficiaire de la stabilité, mais aussi comme un partenaire essentiel pour y parvenir. Nous sommes prêts. Nous en sommes capables. Et nous sommes déterminés. Mais nous ne pouvons pas y arriver seuls », a dit la présidente de « l’AmCham Haïti, qui représente plus de 100 entreprises haïtiennes et américaines opérant dans presque tous les secteurs de l’économie haïtienne, des grands services publics et infrastructures à la construction et la production locale, en passant par la finance, le tourisme et l’énergie ».
Mme Apollon a mis en avant la résilience du secteur privé haïtien. « Chacun de nos membres qui reste opérationnel aujourd’hui le doit à sa résilience, à sa capacité d’adaptation et à sa détermination. Face à l’insécurité, aux déplacements de population et à la contraction économique, rester ouvert et maintenir les emplois est à la fois un acte de défi et un engagement à long terme envers Haïti. Et parce que nous sommes restés, a souligné Mme Andress Appolon, nous avons préservé non seulement les emplois, mais aussi les actifs physiques, l’expertise opérationnelle et les réseaux communautaires basés sur la confiance qui seront essentiels à toute reprise réussie. »
« Nous sommes les alliés les plus engagés d’Haïti : nous sommes toujours là. Mais la survie a nécessité des sacrifices. Plus de 90 % de nos membres fonctionnent à 50 % de leur capacité ou moins. Tout comme le secteur de l’habillement, nous disposons des infrastructures, des investissements et du savoir-faire nécessaires, mais nous avons été contraints de réduire nos activités alors que le pays traverse la plus grave crise de son histoire récente », a soutenu Andress Appolon.
« Le secteur privé haïtien, en partenariat avec le secteur public, est pleinement aligné sur les priorités des États-Unis et de nos partenaires internationaux : sécurité, stabilité, croissance économique, création d’emplois et rétablissement de l’ordre public. Et parce que nous partageons ces objectifs, et parce que nous avons enduré des pressions inimaginables, nous sommes vos alliés les plus naturels et les plus compétents », a souligné la présidente de l’AmCham.
De l’avantage du premier entrant
« Nous ne demandons pas à être sauvés. Nous n’attendons pas la permission. Nous sommes déjà à l’œuvre, sur le terrain, chaque jour. Nous bénéficions de l’avantage du premier entrant : terres, infrastructures, mémoire institutionnelle, savoir-faire opérationnel approfondi. Nous sommes prêts à servir de partenaires locaux pour toute initiative bilatérale, tout investissement étranger ou toute stratégie de délocalisation. Alors que le système bancaire haïtien s’efforce de se remettre sur pied, le secteur productif est le pont qui relie les deux rives, et l’AmCham en est le pilier », a confié la présidente de cette Chambre qui a évoqué l’enjeu de la mise en commun des efforts entre celle-ci et l’ADIH pour le « renouvellement de toute urgence de Hope/Help.
« Comme d’autres l’ont expliqué, les enjeux sont énormes : des dizaines de milliers d’emplois, des décennies de commerce bilatéral et une base économique fragile qui ne peut supporter un autre choc. Mais au-delà des chiffres, le renouvellement de HOPE/HELP vise à envoyer un signal – à la communauté des affaires, aux travailleurs et aux partenaires mondiaux – indiquant qu’Haïti reste un pays où une collaboration économique sérieuse est possible », a indiqué Mme Appolon qui a mis en avant, dans un échange avec Le Nouvelliste, que « grâce au support du Groupe Bigio, AmCham Haïti a pu continuer à appuyer l’ADIH dans cette énième mission de lobbying en faveur du renouvellement de Hope/Help ».
L’économie haïtienne a déjà connu six ans de récession économique. La violence des gangs a provoqué la destruction d’innombrables petites et moyennes entreprises dans la région métropolitaine de Port-au-Prince.