Discours de la Présidente de l’AmCham Haiti lors du dinner en l’honneur de S.E.M. Jovenel Moïse

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Mardi 30 Mai, Karibe Hotel, Petion-Ville, Haiti

Salutations des officielles…

Mesdames, Messieurs, distingués invités, Bienvenu

En guise d’introduction, nous disons du plus profond du cœur, un grand merci à vous tous d’être avec nous ici, ce soir.  Permettez que je remercie le Président de la République d’avoir répondu à l’invitation de la Chambre Américaine de Commerce en Haiti.  Nous sommes fiers d’avoir su rester fidèles à la tradition de recevoir le President de la République pour sa première allocution destinée au  secteur privé. Merci d’avance, Monsieur le Président.

En tant que Présidente avec un sens d’équipe ferme, permettez-moi de vous présenter le nouveau conseil de la AmCham Haiti :

  1. 1er Vice President – Laurent St Cyr – AIC
  2. 2 VP – Almiracle St Fort – Global Home Office Smart
  3. Secrétaire – Michael Lemke – ENMARCOLDA
  4. Trésorier – Gilbert Gonzales – REBO
  5. Secrétaire-Adjoint – Michel Apaid – Group Apaid
  6. Trésorier-Adjoint – Anne-Christine Fouchard-Dominique – Ann-Dex FedEx
  7. Membre – Carl-Auguste Boisson – E-Power
  8. Membre – Terry Boucard – Boucard Pest Control
  9. Membre – Marc Kinson Antoine – ADEKO
  10. Membre – Carl Momplaisir – Digicel
  11. Moi, Présidente Regine Rene-Labrousse, de la BRANA, partie de la compagnie Heineken

Je remercie ces compagnies partageant les membres de leurs équipes pour renforcer institution de la AmCham.  Vous voyez, je suis bien entourée.   J’avoue que la vue d’ici est fascinante – cette vue pour moi reflète l’avenir.  Regardez autour de vous, à travers la salle il y a le mariage des acteurs publics et le secteur privé.  Ce n’est pas une coïncidence.  500 participants ce soir, un bon mélange incluant les secteurs privé, public, la communauté internationale et tenez-vous bien, LA DIASPORA ! Dyaspora a paka pa la !

Une institution n’est pas l’affaire d’un individu.  Une institution reflète la volonté et les priorités de ses membres.   Le changement doit venir du haut de la pyramide et nous devrions tous être porteurs de ce changement de comportement.  Se lidè nou ye, chanjman an li fèt pou li konmanse depi la.

De concert avec toutes les institutions, nous devons nous réunir régulièrement, pour mieux comprendre, pour mieux saisir les défis que représente notre Economie et ainsi nous permettre de trouver des solutions « win-win-win » avantageuses pour toutes les couches de la société, si divisée.

Durant les 37 dernières années et jusqu’à présent, la AmCham s’est inlassablement donnée pour devoir de renforcer les principaux piliers indispensables pour la bonne marche des affaires:

  1. L’état de droit – Rule of Law
  2. Le Libre Echange – Free Trade
  3. La propriété intellectuelle – IPR
  4. La Responsabilité Sociale des Entreprises – CSR

Quand nous regardons les défis quotidiens auxquels nous faisons face ici en Haïti comment ne pas applaudir, en voyant combien les entreprises sont restées malgré tout, soudées, solides, créatives et déterminées à continuer de fonctionner tout en préservant les emplois, en dépit des difficultés de notre économie parce qu’ils aiment et croient en leur pays.

Avec près de 130 compagnies membres, nous avons pu faire du bon travail.  Nous sommes bien conscients que nous pouvons et devons faire beaucoup mieux.   Autant que je voudrais me vanter du nombre important d’entreprises actives dans les organisations du secteur privé, le tableau plus large m’en empêche.  La réalité est que notre économie formelle est faible.

Le nombre de politiques publiques en place pour développer notre économie formelle est encore plus faible.  Le nombre de personnes impliquées dans la corruption, tant dans le secteur public que dans le secteur privé, dépasse de loin ceux qui renforcent activement l’économie formelle.

Pour continuer à mettre en contexte, le constat est que la balance commerciale d’Haïti est déficitaire: Le chiffre des importations annuelles est de plus de 4 milliards de dollars alors que celui des exportations atteint à peine 1 milliard. L’aide externe a été significativement réduite en 2016, principalement tout d’abord, à cause de la baisse du prix du pétrole qui a affecté le Programme de PetroCaribe, et d’autre part, du fait que la Communauté Internationale pendant un an qu’a duré le gouvernement de transition, est restée passive et n’a contribué a aucun financement.

Par ailleurs, notre économie est l’une des plus risquées du monde. Nous sommes sujets aux catastrophes naturelles, nous avons une longue histoire de bouleversements politiques et avons hérité un système de justice incroyablement faible.  Nos frontières ne sont pas adéquatement contrôlées, ce qui rend notre production nationale encore plus vulnérable à la concurrence déloyale et à la perte de revenus pour l’État haïtien.

De plus, le népotisme entrave le placement de professionnels qualifiés dans des postes clés.

Nou fonksyone nan afè moun pa twòp !

Nous pourrions choisir d’investir des centaines de millions de dollars dans nos entreprises, mais l’environnement dans lequel nous opérons aujourd’hui permet à peine que l’investissement renforce l’économie formelle.

Nous ne pouvons pas prétendre continuer à faire les choses de la même manière et penser que nous allons obtenir de meilleurs résultats.  Nous avons besoin de changement. Nous devons être des agents de changement. La stabilité politique et la relance de la production nationale permettront d’augmenter les exportations, et les investissements étrangers en Haïti. Tout ceci aura une incidence positive sur la création d’emplois et l’augmentation des recettes fiscales.

Notre environnement d’affaires n’est pas facile, mais c’est notre environnement. Nous devons prendre des décisions difficiles pour que les investissements nécessaires à la stimulation de l’économie se matérialisent.

Nous sommes condamnés à prendre des décisions, fussent-elles impopulaires, qui vont défier le statu quo socio-économique de notre pays.  Nous sommes condamnés à réviser notre stratégie si nous voulons une économie plus compétitive au niveau régional.   Nous avons besoin des investissements, alors nous devons créer un environnement plus stable qui permet de faire des provisions à moyen et à long terme.  Notre économie à besoin de Petites et Moyennes Entreprises bien structurées, d’une Diaspora bien entourée facilitant ainsi les investissements locaux et étrangers.

Tout cela va nous permettre de retenir dans le pays des talents locaux, ainsi qu’encourager a rentré au pays ceux qui sont en formation à l’étranger, car il y aura des opportunités professionnelles intéressantes pour eux en Haïti.

Un cadre légal des affaires qui soit propice aux investissements, aura une incidence socio-économique pour nous tous.  Un code du travail révisé, une politique sur le salaire minimum et un programme d’assurances maladie, autant d’initiatives qui redonneraient confiance aux travailleurs et rendraient les entreprises plus compétitives, et ce, sans mettre en danger les emplois et les investissements.

Une économie plus sure, qui va davantage mettre en confiance les investisseurs potentiels – créateur d’emplois et payeurs de taxes.  Avec la fin possible du renouvèlement du TPS,  nous devrions saisir cette opportunité en intégrant au maximum les Haïtiens qui ont acquis une expérience et des compétences de travail, pendant leur séjour aux États-Unis, afin de leur permettre de contribuer au développement de notre économie.

Monsieur le President de la République, nous sommes vos créateurs d’emplois, vos contribuables fiscaux et vos innovateurs.

Nous avons une expérience solide de l’environnement des affaires. C’est l’aperçu nécessaire pour prendre les décisions politiques pour une économie plus prospère.  Nous sommes disponibles pour renforcer l’économie.  Les institutions du secteur privé sont là pour travailler avec vous.

L’anthropologue culturelle Mme. Margaret Mead a dit que dans une société de plus en plus pessimiste sur la capacité humaine au changement, il faudra insister sur l’importance de renforcer et de soutenir cette capacité.  Les tendances culturelles de discrimination, de l’antagonisme et de l’exploitation environnementale ont été apprises et les membres d’une société pourraient travailler ensemble pour modifier leurs comportements et construire de nouvelles coutumes à travers les institutions.

Cette conviction l’a amenée à discuter du processus de changement, exprimé dans le slogan: «Ne doute jamais qu’un petit groupe de citoyens consciencieux et engagés puissent changer le monde. En effet, c’est la seule chose qui aie jamais pu aboutir ».  “Never doubt that a small group of thoughtful, committed citizens can change the world. Indeed it’s the only thing that ever has.”

Nous avons besoins de changement de mentalité et de changement de comportement.

Ann suspann pale, ann aji

fòk nou mache ansanm pou develope ekonomi an.  Fòk nou fèl ansanm.

Fòk nou fèl pou Ayiti Toma ka vanse tout bon.

Mèsi anpil.

 

Regine René-Labrousse

Presidente

AmCham Haiti